L’investissement à impact (ou “Impact Investing”) est un mouvement regroupant différents acteurs partageant des valeurs communes, des valeurs qui développent la dimension sociale et environnementale des investissements. L’investissement est un vecteur par lequel nous décidons de soutenir un projet et, au-delà, de défendre une cause ou une vision. Il est désormais possible de choisir soi-même les projets que l’on souhaite soutenir selon nos propres critères.
Comment pouvons-nous, à travers la technologie, promouvoir une nouvelle forme d’investissement ? Qui sont les acteurs du domaine et quels sont les canaux d’investissements les plus efficaces ?
Acteurs
Les principaux investisseurs dans ces secteurs sont les fondations, les États et les entreprises. Leurs fonds sont généralement gérés par des gestionnaires de fonds spécialisés (publics ou privés), des banques, des conseillers financiers ou des institutions publiques d’aides au développement.
Cependant, ces dernières années, les plateformes de financement participatives offrent aux particuliers la possibilité d’investir dans ces domaines porteurs de sens. Il est désormais possible pour les investisseurs privés d’arbitrer eux-même des secteurs dans lesquels ils investissent. Cet arbitrage peut dépendre de notre tropisme pour les différents domaines. Ces derniers peuvent être la mobilité, la santé, le logement ou encore la production énergétique. Ainsi, il est possible d’investir dans les entreprises qui proposent de créer, en plus d’un retour sur investissement, des externalités positives pour la société.
Dans cette démarche de sélection des investissements, la technologie constitue un atout majeur. Elle permet de développer une nouvelle forme d’investissement. L’une des technologies permettant de relever ces enjeux est la technologie Blockchain. Cette technologie renferme intrinsèquement les composants nécessaires à la réussite collective de nos sociétés. Ces ingrédients sont : la confiance, la décentralisation et la traçabilité.
Blockchain
La blockchain semble être le support le plus adéquat pour développer l’“impact investing”. En effet, il est désormais possible de mutualiser des investissements sans tiers de confiance devant certifier les opérations. La blockchain permet ainsi une émancipation des intermédiaires qui restreignent nos possibilités d’investissements. Son caractère décentralisé permet une prise de décision collective promouvant le consensus. Ces prises de décisions collectives sont le meilleur moyen d’assurer des investissements bénéfiques et utiles à tous. La traçabilité permet enfin de suivre avec précision la destination des fonds et l’usage qui en est fait afin de s’assurer de l’impact positif engendré.
Blockchain et environnement, incompatible ?
La blockchain est, certes, énergivore mais elle n’est pas forcément polluante ou nocive pour l’environnement, tout dépend de la ressource utilisée pour produire cette dite énergie. Les principaux lieux de minage du Bitcoin sont des zones géographiques où l’électricité est peu chère (Chine, Amérique Latine et Moyen-Orient). Pour prendre l’exemple chinois, le réseau électrique n’est pas assez performant pour porter de l’électricité sur de longues distances. Les mineurs s’installent donc à proximité des barrages hydrauliques. Ils bénéficient alors d’une électricité à bas prix, qui aurait été perdue si les mineurs ne l’avaient pas utilisée. En outre, certaines zones froides sont également sollicitées, comme l’Islande, où les processeurs des mineurs se refroidissent plus facilement grâce aux basses températures. L’Islande présente également l’avantage d’être une zone où l’électricité est produite à partir d’énergie renouvelable. L’électricité utilisée par les mineurs islandais provient, pour plus de 80%, de l’énergie renouvelable comme la géothermie ou les centrales hydrauliques.
Consensus
La technologie Blockchain fonctionne grâce à une méthode de consensus : tous les “nœuds” composants le réseau suivent des règles de consensus pré-établies, pour valider les blocs et allonger la chaîne.
Il existe différentes méthodes pour arriver à ce consensus.
Le mécanisme “originel”, utilisé au sein de la blockchain Bitcoin, est la preuve de travail (Proof Of Work ou PoW). Cette méthode de consensus est très énergivore car tous les nœuds du réseau sont en compétition et doivent travailler en même temps à la résolution du prochaine bloc et ce le plus rapidement possible. Cela implique une puissance de calcul colossale ce qui entraîne un impact énergétique important. Cependant, de nouvelles méthodes de consensus ont été mises au point pour rendre la validation des blocs beaucoup moins énergivore. L’une de ces méthodes est la preuve d’enjeu (Proof of Stake ou PoS). Cette méthode de consensus demande à l’utilisateur de prouver la possession d’une certaine quantité de cryptomonnaie (leur « participation ») pour prétendre valider des blocs supplémentaires. Contrairement à la preuve de travail qui repose sur un système qui met en compétition les mineurs, le preuve d’enjeu distribue le droit de résoudre le bloc suivant en fonction de la quantité de cryptomonnaie mise en réserve. Il en résulte un mécanisme de consensus nettement moins énergivore.
Investir dans des projets à fort impact positif est désormais à la portée de chacun. Ces projets bénéfiques prouvent qu’il est parfaitement possible de combiner philanthropie et rentabilité. La Blockchain constitue le canal d’investissement le plus adapté pour investir dans des projets responsables, elle fournit une infrastructure solide pour l’étendre à grande échelle.
Une conscience collective doit maintenant émerger, chez chacun d’entre nous, afin prendre nos décisions en adéquation avec l’intérêt général. Les questions concernant la préservation de l’environnement et la refonte de notre contrat social sont au cœur des priorités. Nous devons nous saisir de ces enjeux pour que l’“impact investing” soit une réelle dynamique et non un effet de mode temporaire qui répondrait, encore, à une logique court-termiste.